Les étapes de la vie mystique

Published by La Glorieuse Eglise de La Résurrection on

N’est pas mystique qui veut. Ce cheminement spirituel atypique et déroutant est réservé à quelques élus et se déroule le plus souvent en deux étapes bien précises.

Qu’est-ce-que la mystique ?

Au départ mystique vient du mot grec « mysterium », c’est-à-dire ce qui a trait au sacrement. Le corps mystique était au départ le pain et le corps du Christ.

Puis l’expérience mystique a désigné « ce qui excède ce qu’on peut dire ». Dans le silence se produit quelque chose d’impossible, ce qu’on ne peut dire et expliquer.

L’expérience mystique et donc une expérience éprouvée, ressentie et nullement suscitée par le mystique. Elle est toujours une surprise pour celui ou celle qui la vit.

2 types d’expérience mystiques

On recense deux types d’expériences mystiques, que d’ailleurs la philosophe humaniste française Simone Veil a vécues :

  • L’expérience mystique cosmique, la personne se font dans le Tout, elle n’est plus qu’un avec l’Univers. C’est le phénomène de la goutte d’eau dans l’Océan. Le « moi » personnel se dissout dans le « Tout » uni ;
  • L’expérience personnelle avec Dieu. Ici il s’agit d’un cœur à cœur avec Dieu. Jésus-Christ et/ou Dieu s’adressent personnellement au mystique. Ce dernier fait l’expérience de la présence réelle du Christ. Il peut se sentir enveloppé d’un immense amour, recevoir des visions et dans les cas extrêmes vivre dans sa chair les tourments vécus par le Christ. Je pense au Saint Padre Pio, Sainte Gemma Galgani, Saint François d’Assise, Sainte Catherine de Sienne, etc…
Saint Padre Pio stigmatisé

Les 2 étapes fondamentales de la vie mystique

Jeanne Guyon (1648-1717), mystique française, qui a fortement marqué la vie spirituelle en son temps, en identifie deux.

La première étape, elle l’appelle la « foi savoureuse ». C’est la période de l’irruption, de la plénitude et de la lune de miel avec Dieu.

« On commence par la foi savoureuse, qui est comme voguer sur mer avec le vent en poupe, guidé par un excellent pilote. Vous faites beaucoup de chemin avec joie et en plein jour. Vous vous confiez au pilote, mais tout va si bien que vous n’avez nulle occasion d’exercer votre confiance », écrit-elle.

Puis vient la période de désolation ou « la nuit obscure »* de Saint Jean de la Croix. Des épreuves sont fréquentes durant cette longue période. Dieu cherche à purifier l’âme du mystique pour en faire par la suite le réceptacle de son pur amour.

Saint Jean de la croix

« Ici Dieu va chercher jusques dans le plus profond de l’âme son impureté [impureté foncière, qui est l’effet de l’amour-propre et de la propriété que Dieu veut détruire]. Il la presse et la fait sortir. Prenez une éponge qui est pleine de saletés, lavez-la tant qu’il vous plaira : vous nettoierez le dehors mais vous ne la rendrez pas nette dans le fond, à moins que vous ne pressiez l’éponge pour en exprimer toute l’ordure et alors vous la pourriez facilement nettoyer. C’est ainsi que Dieu fait : il serre cette âme d’une manière pénible et douloureuse, puis il en fait sortir ce qu’il y a de plus caché, » précise Jeanne Guyon.

Il peut exister une troisième étape de la vie mystique mais qui est loin d’être automatique. C’est celle de la transmission et de l’entrée du mystique dans la vie active. Le mystique ayant compris la volonté de Dieu, vient à agir dans le monde pour propager et mettre en pratique l’Évangile. Sa vie n’est plus seulement intérieure mais véritablement tournée vers les autres.

* La description de la nuit obscure selon Jeanne Guyon :

« La nuit vient : vous craignez de vous égarer mais vous vous confiez à votre pilote, qui vous dit de ne rien craindre. Ensuite les vents deviennent contraires, les ondes s’élèvent, la mer grossit, votre crainte augmente ; cependant vous êtes soutenus et par l’excellence du pilote et par la bonté du vaisseau. La tempête augmente, la nuit devient plus noire. Il faut jeter les marchandises dans la mer. On espère le jour et que la bonté du vaisseau résistera aux coups de mer ; mais le jour ne vient point, la tempête redouble. On espère un sort favorable, lorsque le vaisseau tout à coup se brise contre les rochers.

Quelle transe, quel effroi ! On se sert du débris du naufrage pour arriver au port. On commence tout de bon à s’abandonner sur une faible planche, on n’attend plus que la mort, tout manque, l’espérance est bien faible de se sauver sur une planche. Il vient un coup de vent qui nous sépare de la planche. On fait de nécessité vertu, on s’abandonne, on tâche de nager, les forces manquent, on est englouti dans les flots. On s’abandonne à une mort qu’on ne peut éviter, on enfonce dans la mer sans ressource, sans espoir de revivre jamais.

  Mais qu’on est surpris de trouver dans cette mer une vie infiniment plus heureuse qu’elle n’était dans le vaisseau… « 

Categories: Catéchèse

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